lundi 8 novembre 2010

Mon état en cours...

Je suis un minitel qui bug. Déconnection.
J’étais comme dans une bulle. Mon cerveau s’était complètement déconnecté, je n’entendais plus qu’un fond sonore strident désagréable et des voix qui baissaient et remontaient sans cesse. De vraies montagnes russes vocales et aigues. Mes oreilles s’étaient obstruées pour ne plus rien laisser passer. Ma tête était à la fois pleine de milliers de pensées qui s’entrechoquaient comme des auto-tamponneuses, et vide. Désespérément vide. Plus rien ni ne sortait ni ne pénétrait. Le nuage de flou autour de mes yeux s’épaississait. Je ne savais plus ce que je faisais. J’avais seulement conscience de ce crayon qui tournoyait inlassablement sur mon doigt. La légère douleur du frottement me maintenait en vie. J’étais endormie les yeux ouverts. Je ne voyais plus le bout de la fin et y arriver me semblait plus insurmontable qu’escalader l’Everest. Ce n’était pas tant le sommeil qui s’abattait sur mes paupières mais l’ataraxie totale. La concentration m’était totalement inaccessible et inconnue. Je ne pouvais pas, physiquement, écouter et comprendre ce qui se disait. Mon esprit et mes idées fugaces avaient fui la réalité, fui la consistance de la matière et de la représentation, fui mon corps et fui le cours, tout fui dans un espace non identifié, sans nom, intersidéral, vague, flottant dans l’air. J’avais envie de plonger mon corps dans un liquide ou dans le vide. J’avais envie de soudain m’envoler de ma chaise et de flotter. J’avais envie de sauter. J’avais envie de faire le premier pas. J’avais besoin de m’échapper en n’ayant plus conscience de mon corps et de mon esprit. Je ne comprenais plus rien à ce qui se passait. Et une pensée m’obsédait pourtant : il ne se passait rien. J’étais passive. Tout passait sans revenir. Tout me traversait sans me heurter. Rien de palpitant ne se passait sur tous les plans. Je ne pouvais rien faire qui arrangeasses ou changeasses quoi que ce soit. Rien ne changeait, tout restait du pareil au même. C’était d’une tristesse lassante. Et même lorsque je croyais qu’il y avait du nouveau, un peu de rebondissement, il s’estompait vite en brume. Je ne fixais pas le vide mais mon regard s’échappait. Et une pensée m’obsédait cependant : le fatalisme, l’impossibilité. L’idée du trop-tard cheminait. L’idée de l’obsession aboutissait, explorant chaque méandre obscur.
                                                                                                                               24 Septembre 2010
 Une ombre
                                                                Dans la lune
                                                                 Dans les airs
                                                                 Dans la neige virtuelle
                                                                                             En cours

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2 commentaires:

  1. Tes textes sont de mieux en mieux ! J'ai plus rien a reprocher, cest parfait, c'est prenant, c'est Camille =)

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  2. C'est drôle j'ai l'impression que tu décris ce qui se passe dans ma tête en français et en matin ! Je ne peux que compatir.

    " Rien ne changeait, tout restait du pareil au même. C’était d’une tristesse lassante. Et même lorsque je croyais qu’il y avait du nouveau, un peu de rebondissement, il s’estompait vite en brume. Je ne fixais pas le vide mais mon regard s’échappait. Et une pensée m’obsédait cependant : le fatalisme, l’impossibilité. L’idée du trop-tard cheminait. L’idée de l’obsession aboutissait, explorant chaque méandre obscur."

    Waw,quoi. Je suis impressionnée par la poésie de ton écriture ! <3

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