dimanche 10 octobre 2010

Un vendredi de septembre

Un vendredi de septembre, le vent avait décidé de se promener
Parmi les feuilles et d’imiter le son de la pluie.
Toi, tu avais décidé de ne pas être avec moi.
Moi, j’avais résolu ne plus me soucier de lui.
Mais contrôler cela n’étais pas chose aisée.
Un vendredi de septembre, j’étais triste de constater
Que nous nous éloignions à grands pas
Sans que je puisse vraiment y faire quoi que ce soit.
Un vendredi de septembre,
La pluie s’abattait dans ma chambre
En noir et blanc et laissait couler la solitude sur la fenêtre.
Un vendredi de septembre, le soir s’annonçait morose
Je n’avais toujours rien reçu dans ma boîte aux lettres
J’attendais en vain jusqu’à ce que mon cœur se nécrose.
Attendant, mes pensées s’échappaient et ma concentration divaguait
Perdant le fil du rivage dans la houle dérivant
Sans m’en apercevoir je restais en apnée
Et me réveillai soudainement de mon éveil inconscient
En inspirant profondément dans ma respiration s’asphyxiant
Mon torse était resté comme entravé.
Au dehors de ce monde parallèle,
De toutes ces bulles hermétiques que rien ne venait perturber,
Derrière les murs frêles et les fragiles voyelles,
Se distinguaient un préambule sonore de mon âme esseulée
Des cris et des rires, des somnolences dianthes
Des chants et du silence qui approchent
Du vent et des feuilles mâchées, broyées, tournoyantes
Frôlant le sol âpre, constituaient les sons les plus proches.
Le crissement de mes illusions était bien silencieux en comparaison.
La fatigue se mêlait à la paresse
La découverte se mélangeait à la monotone tristesse
L’excitation se brouillait avec la lassitude pieuse
Les sourires s’entrecoupaient de mines boudeuses
Les soupirs s’enchaînaient avec les rires amants
Les étirements se complétaient de tiraillements
Les incertitudes disparaissaient dans le gouffre des platitudes
Le ressentiment se matérialisait ; je devais l’empêcher
Sinon il pouvait affaiblir mes pétales qui se fanent
Le sentiment est mensonger : il ment et nous laisse songer
Songeuse, j’ai la pêche et le sourire en banane
Au son délicieux de ce silence
Puis trente secondes après je me noie dans les eaux troubles du pécheur
J’ai toujours la banane mais dans l’autre sens.
Tout va bien et on ne s’explique pas pourquoi tout va mal.
Rien n’est précis et tout demeure inexplicable.
Pourtant continue de tuer le temps
Qui passe et reste par 
Un vendredi de septembre sans délivrance,
Qui n’est pas vraiment une fin.
Ce n’est que le début de la souffrance,
Si loin des séraphins.
Un vendredi de septembre plein de joie et de crise de foie.
Un vendredi de septembre vide de toi et de crise de foi.
Car je crois toujours pour ne pas être rabat-joie
Et abat-jour qui ne se laisse pas abattre et ne fait point demi-tour
Laisse la lumière pénétrer sans être court-circuitée
Car croire va de paire avec espérer
Si espérer fait vivre, croire fait survivre et avancer et toi tu me rends ivre
Je me saoule toute seule et je chancèle.
Tu me saoules et je perds la chance qui s’envole en prenant ses ailes.
Elle est chanceuse ; moi je bats de l’aile.
Je me balance entre douleur lancinante
Et danse heureuse d’un bal animé,
Entre nostalgie de l’an si loin à Nantes
Et transe savoureuse d’un mal aimé.
Sur l’horizon vertical que je vois depuis les barreaux de ma prison
Depuis les bateaux de ma maison
Mais qui y arrive si ce n’est mon sauveur Octobre ?
Tu me délivreras de l’opprobre
Et m’apporteras le froid anesthésiant mes plaies
Puisqu’à défaut je suis laid et ne lui plais
J’irais me distancier de tout état d’ébriété
De toute folie passionnée et d’obsession mêlée
Et je resterais pleine de jolie mélancolie
Dans cette cacophonie ambiante qu’est le monde
J’ai les oreilles obstruées donc ne me parviennent plus les ondes
Et je resterais humble et sobre
En ce vendredi de septembre et ce prochain mois d’Octobre.

                                                                               25 septembre 2010

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7 commentaires:

  1. Je vais être un peu dure mais bon, c'est "pour ton bien" 8) Non pas que je détienne le savoir universel poétique mais c'est juste mes impressions hein. Mais peut-être que ça peut servir. Je me serais pas permis si on se connaissait depuis 2 jours.

    T'as fait mieux. Là j'suis déçue è_é
    C'est trop long. Il vaut mieux faire court et plus poétique avec de jolies trouvailles qui veulent tout dire que long et plat avec des rimes faciles et pauvres qui n'évoquent finalement pas grand chose. Tu pourrais dire la même chose en plus condensé sans perdre la profondeur de ce que tu veux dire, bien au contraire.
    C'est une histoire certainement inspirée de ta vie écrite sous forme de vers mais je ne ressens pas du tout le côté "poétique".
    ( Si c'était pas le but, my bad xD )
    En fait ce n'est pas très agréable à lire et ça ne met pas sous les yeux d'image particulièrement belle, et c'est monotone.

    C'est trop ,planplan, trop banal, trop de vocabulaire "bas" qui n'aurait posé aucun problème s'il avait été mieux mis en valeur et que le poème ne s'éternisait pas sur des dizaines de vers. On ne ressens pas du tout de mélodie/harmonie/jeu avec les sonorités et du coup pas de rythme non-plus (si tu choisis le vers libre il faut compenser avec les images et les sonorités). Ce qui rend la poésie en prose ou en vers (/libres) agréable en plus de la forme poétique c'est le rythme. Il ne faut pas tout éliminer pour éviter la contrainte ou faire "différent" ou "moderne" ou "mon style original", en fait il vaut mieux commencer avec des trucs étriqués et basiques avant de se lancer dans l'osé. Picasso a appris à parfaitement dessiner avant de faire du cubisme 8)
    Peut-être aussi que tu as quand même voulu garder une certaine cadence ou régularité de la longueur syllabique des vers mais on ne la voit ni ne l'entend même en lisant à voix haute, justement parce qu'il n'y a pas ou pas assez de jonglerie phonique ni même écrite pour nous l'évoquer, et finalement tout se défait.
    Tu vas me dire que je ressors tout le cours de français mais c'est totalement vrai en fait, la forme ça fait tout. :B
    Mais y'a du bon, y'a du bon, c'est juste trop long. (tiens, un alexandrin avec allitération en ON) Et le style n'est pas assez rigoureux pour une telle longueur et un sujet aussi attaché à la réalité.
    On peut aimer, je ne te juge pas du tout par rapport aux poètes classiques de notre littérature, ce serait complètement disproportionné et inadéquat, je te juge par rapport à mon impression à la lecture. J'ai déjà lu des poèmes écrits par d'autres jeunes plus jolis et qui faisaient ressentir plus de choses, parce qu'ils s'attachaient davantage à la forme, et pourtant ça ne ruinait pas le sens ni l'émotion, donc je pense que c'est tout à fait faisable pour toi qui aime beaucoup jouer avec les mots. J'ai aussi vu des jeunes de mon âge qui me pwnd en dessin parce qu'ils avaient eu plus de rigueur que moi. Je dis ça parce que je pense que c'est dans une certaine mesure assez commun à toutes les formes d'art créatif.

    Mais honnêtement, vraiment très sincèrement, je pense qu'un jour tu vas écrire des trucs g.é.n.i.a.u.x., t'aimes trop ça, t'es trop bien influencée pour stagner et tu as le Truc des littéraires inventifs que d'autres n'ont pas du tout. *se regarde*

    Je signe pas tu m'as reconnue 8)
    (il veut pas me laisser poster de commentaire en m'identifiant ><)

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  2. Oh m*rde désolée pour le flood, il est bizarre ce site, il m'a dit trois fois qu'il y avait des problèmes d'url/opérations/requête et en fait il envoyait quand même (=__=)

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  3. WO. Comment tu t'es gavée. Tu m'as fait un commentaire composé là. Rien que pour ça je suis fière xD Merci beaucoup pour le temps que tu as pris sur tes "vrais devoirs" (préparer le commentaire de français sur la poésie d'Apollinaire par exemple xD), pour ta franchise et pour ton analyse qui mérite le respect rien que pour son vocabulaire etc.
    Merci pour le dernier paragraphe (je compte pas les deux dernières lignes) =)

    Dommage que ce soit sur "un vendredi de septembre" que tu ais dit tout ça car c'est un de mes préférés, je l'aime beaucoup. Menfin.

    Je n'aurais pas pensé que la longueur serait un problème. Les plus beaux poèmes font parfois des pages et des pages, 100 vers et plus.

    "Il ne faut pas tout éliminer pour éviter la contrainte ou faire "différent" ou "moderne" ou "mon style original", en fait il vaut mieux commencer avec des trucs étriqués et basiques avant de se lancer dans l'osé." je n'ai pas compris cette phrase d'autant plus que trois lignes avant tu dis que je fais trop banal et basique ^o)

    Donc, selon toi, comment pourrais-je améliorer ce poème et améliorer sa forme? que devrais-je modifier concrètement?

    Qu'est-ce que le côté "poétique" en fait?
    Je ne sais pas quel était le but. Le but était sans doute de raconter un sentiment, de décrire quelque chose avec des mots et des rimes.

    Pour information, ce poème est à la base un texte en prose que j'ai transformé en poésie. Voudrais-tu lire le texte en prose?

    Peut-être que c'est monotone à lire parce que ce qui est raconté n'est pas beau et EST justement monotone. Donc finalement, si tu as ressenti cela dans ta lecture, c'est que j'ai réussi à faire passer le message, le sentiment de monotonie et c'est alors une réussite. Le fond et la forme se seront mêlés pour atteindre le lecteur qui aura une désagréable impression comme moi aussi j'en ai eu une. Je fais donc participer le lecteur.
    :)

    Merci encore!

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  4. QUEL COMMENTAIRE SUR APOLLINAIRE O_O

    Bref.
    Non c'était pas ce que je voulais dire =|
    Je parlais pas de monotonie mélancolique ou dérangeante, je voulais dire de manière élégante et détournée que je me suis ennuyée et qu'honnêtement je n'avais pas envie de le lire jusqu'à la fin.

    "Je n'aurais pas pensé que la longueur serait un problème. Les plus beaux poèmes font parfois des pages et des pages, 100 vers et plus."
    J'ai jamais dit le contraire mais les plus beaux poèmes de plusieurs pages sont écrits par des grands poètes qui ont des années d'expérience derrière eux.
    C'est trop long.
    La longueur en soi n'est pas un problème.
    Mais là c'est trop long ET pas assez soigné au niveau de la forme par rapport à la longueur.
    Plus c'est long plus c'est dur de faire accrocher le lecteur-auditeur jusqu'au bout, plus ça demande d'efforts pour ne pas arrêter de le "transporter". En fait, la longueur devient un problème si tu as les yeux plus gros que le ventre.

    Versifier un texte de cette manière ne lui apportera pas grand chose sinon rien je pense, même si à la base il avait de jolies tournures et des expressions poétiques, ça ne suffit pas à les mettre en valeur jusqu'à en faire une poésie. Il aurait fallu l'adapter vraiment ou encore plus que ça.

    "Il ne faut pas tout éliminer pour éviter la contrainte ou faire "différent" ou "moderne" ou "mon style original", en fait il vaut mieux commencer avec des trucs étriqués et basiques avant de se lancer dans l'osé." je n'ai pas compris cette phrase d'autant plus que trois lignes avant tu dis que je fais trop banal et basique ^o)

    En gros je disais que tu avais éliminé les rigueurs poétiques (versification, forme, images, sons, etc) ce qui en fait est faux dans la mesure où dès le départ ce n'était pas un poème ; mais bref, je disais que du coup ça restait attaché à la banalité (et non pas que ça faisait banal) du réel, je pensais que tu avais évincé tout cela pour essayer quelque chose de nouveau et d'original (s'éloigner de la poésie classique quoi) ou te sentir plus libre mais qu'au final ça enlevait le cachet (paul auster tmtc) de la poésie elle-même. J'avais donc suggéré de d'abord s'exercer à respecter quelques contraintes telles que le rythme régulier ou l'utilisation des images avant de se lancer dans quelque chose de... trop libre et presque trop conceptuel.

    Pour améliorer ce poème ? Je ne sias pas, c'est le tient, fais ce que tu préfères.
    Tu peux le garder au chaud et le reprendre dans quelques mois, peut-être que tu verras mieux ce que tu peux améliorer. T'exercer à faire des trucs plus concis et plus régulés avant de passer aux grandes choses.
    J'ai imaginé des tonnes de nouvelles graphiques (jamais terminées mais bref) avant de reprendre mon grand scénario,parce que je me suis vite rendue compte que ça partait dans tous les sens et que je n'avais pas le niveau pour maîtriser un truc aussi long. C'est comme un dinosaure à dresser, entraîne toi sur des compsognatus avant de dompter le diplodocus. 8)

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  5. JE vais plus court que vous. Moi j'aime beaucoup ce passage et préfère tes poèmes a tes histoires :
    Un vendredi de septembre plein de joie et de crise de foie.
    Un vendredi de septembre vide de toi et de crise de foi.

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  6. Hé bien moi j'aime beaucoup ces deux vers :
    "Sur l'horizon vertical que je vois depuis les barreaux de ma prison
    Depuis les barreaux de ma maison
    Mais qui y arrive si ce n'est mon sauveur octobre?"

    Super Camille que tu mettes tes textes sur blog. C'est tres chouette tout ca =)
    A tres bientot, bisous <3

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